28,5 hectares de vigne, Château Saint-Christoly, cru bourgeois de médoc, et Château La Rose-Saint-Bonnet, en appellation médoc. Trois salariés à temps plein et deux salariés à temps partiel. Commercialisation : 100 % vente en bouteilles. Chiffre d'affaires : 452 666 euros.

Sandrine Héraud a obtenu un Deug de littérature et un diplôme de théâtre et Catherine Héraud, un bac pro en viticulture-œnologie. Malgré une formation initiale opposée et un tempérament très différent, les deux sœurs se sont rejointes sur la propriété familiale en 2000, en tant que salariés de l’exploitation dans un premier temps. L’aînée au commerce et à l’administratif, la cadette à la vigne et au chai, chacune a trouvé sa place, tout naturellement. Déjà totalement autonomes au domaine, elles prendront officiellement la cogérance du château en 2010, après une transmission très bien anticipée. Pour pouvoir bénéficier des avantages du statut de jeune agriculteur, Sandrine Héraud passe même en 2008 un diplôme de gestion d’exploitation agricole.

 

Sandrine et Catherine ont toujours partagé la même ambition pour leur propriété : faire des vins de grande qualité et développer la vente directe en vue d’en tirer une rentabilité maximale. Car à leur arrivée, la production était vendue en totalité en rendu mise au négoce. Pour cela, elles vont multiplier leurs efforts pour développer l’accueil à la ferme. Elles s’inscrivent à différents offices du tourisme et adhèrent à la charte Vignobles et chai en Gironde puis à Bienvenue à la ferme. Pour susciter l’intérêt des visiteurs, elles organisent des expositions de peintures et de sculptures d’avril à septembre, période où elles sont ouvertes 7 jours sur 7, et proposent des dégustations gratuites autour d’un petit musée d’outils anciens. De septembre à avril, les deux sœurs participent à une dizaine de Salons grand public et s’emploient à développer l’exportation…

En dix ans, les circuits commerciaux ont complètement changé. La vente directe sur la propriété représente 20 % des volumes, le circuit CHR, 20 %, le négoce 24 %, l’exportation 30 % avec comme principaux marché l’Asie, les États-Unis et le Canada. « Cette année, nous sommes parvenues à augmenter de 50 % le prix de vente de nos bouteilles aux professionnels. Certains courtiers nous ont lâchées mais d’autres nous ont rejointes. L’un dans l’autre nous avons réussi à stabiliser notre chiffre d’affaires », annonce fièrement Sandrine.

Au prix d’un travail minutieux à la vigne et au chai, les deux sœurs ont réussi à hisser le Château Saint-Christoly, cru bourgeois de médoc, au premier rang de l’appellation. Leur vin est régulièrement médaillé dans les concours et cité dans les revues de vin.

 

« Notre rêve serait qu’au moins une de nos filles reprennent l’exploitation familiale, après nous. Nous avons hérité d’un magnifique outil légué par nos parents. Nous voulons faire encore mieux pour la génération future. C’est pourquoi nous nous sommes engagées dans une démarche environnementale, en vue d’obtenir la certification Iso 14001. C’est notre nouveau défi. »