L'avis du jury
Du whisky "made in Somme"
À la reprise de l’exploitation familiale, Étienne d’Hautefeuille décide de se diversifier et se tourne vers la production de whisky. Il le produit à partir de l’orge cultivée sur la ferme et séduit déjà les gastronomes et les chefs étoilés tels qu’Alexandre Gauthier.
REPÈRES
- Installé depuis décembre 2014
- Surface : 200 ha
- Production de whisky et de dry gin
Son parcours
Après des études d’ingénieur à l’Icam de Lille, Étienne part en VIE (volontariat à l’international en entreprise) à Saint-Pétersbourg pour un grand groupe de construction. Il y reste deux ans, puis rentre en France à la direction technique du groupe, basé à Paris. Mais l’idée de reprendre la ferme familiale n’est pas loin ! C’est en discutant avec un de ses voisins travaillant à la Maison du Whisky qu’il découvre le potentiel des whiskies du Nouveau Monde, et qu’une production lui apparaît envisageable sur la ferme familiale !
Son projet
À sa reprise de la ferme céréalière en 2014, Étienne choisit donc de se lancer dans une diversification atypique : la production de whisky à partir de l'orge cultivée sur sa ferme et de dry gin à partir des botaniques locales. Durant un an, il fait des recherches, des stages, des formations théoriques et pratiques : il part avec une tonne d’orge qu’il fait malter en Bretagne puis brasser et distiller en Charentes, avant de ramener l’eau de vie de malt sur la ferme pour l’élevage en whisky. Il choisit de s'associer avec le caviste Gaël Mordac, de la cave Martigny d’Amiens, rencontré pendant cette période, pour donner le jour en décembre 2015 à la Distillerie d'Hautefeuille.
Son résultat
En proposant des spiritueux de grande qualité, authentiques, fidèles à leur terroir et à la traçabilité limpide depuis le champ jusqu'à la bouteille, l’activité d’Étienne a rapidement séduit de grands gastronomes et des chefs étoilés. Avec cette diversification, le céréalier réussit à sortir des cours mondiaux pour une partie de sa récolte (30 ha d’orge en 2019), participe à l’essor des whiskies du Nouveau Monde, valorise le patrimoine dans la famille depuis dix générations (accueil de public, visites) et, enfin, s’engage dans la tendance du "consommer moins mais mieux", avec un mode de culture raisonné et une vision éco-responsable de ses terres et des produits qu’il en tire.
L’activité whisky lui a aussi permis de sécuriser l’embauche à temps plein du salarié de la ferme. Deux recrutements sont aussi prévus en 2019, pour répondre au développement de l’activité.
Son rêve
Les premières bouteilles de whisky de la Distillerie d’Hautefeuille ont été commercialisées pour les fêtes de fin d’année 2018, à environ 400 exemplaires, et 1 000 flacons supplémentaires viennent d’être embouteillés. À terme, ce sont 50 000 bouteilles qui pourraient être produites chaque année. Le rêve d’Étienne : faire partie du top 3 des whiskies français, d’un point de vue qualitatif. Sur la cinquantaine de producteurs nationaux, très peu produisent eux-mêmes leur orge, alors Étienne compte bien tirer son épingle du jeu et assurer un bel avenir pour la Distillerie d’Hautefeuille !
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ÉTIENNE D’HAUTEFEUILLE
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