L'avis du jury
UNE INSTALLATION INNOVANTE ET PORTEUSE DE SENS
Vincent a su capitaliser sur les ressources locales pour créer un projet industriel d’envergure, à très haute performance économique, environnementale et sociale. Un pari osé tant les couts de main d’œuvre et la hausse des prix de l’énergie pénalisent la compétitivité de la production française. Associés à d’autres producteurs, ce projet a déjà permis la création de 150 emplois, et l’effectif devrait doubler d’ici deux ans.
REPÈRES
10 ha de serres verre hors-sol : 3 500 à 4 000 tonnes dont 80 % de tomates cerises et 20 % de tomates grappes
CA 2011 : 7,5 millions d’euros
150 équivalents temps pleins
Commercialisation : 95 % coopérative (Rougeline) + 5 % vente directe
Son parcours
Vincent Audoy, ingénieur agronome, s’est installé depuis novembre 2009 en association avec trois autres producteurs à Parentis-en-Born dans les Landes. Son entreprise, la SARL Tom d’Aqui, est spécialisée dans la production de tomates hors sol sous serre.
Son projet
Bâtir 17 hectares de serre verre chauffée pour y cultiver de la tomate hors-sol. Un pari osé, compte-tenu des dépenses énergétiques qui atteignent facilement 30 % du coût de production dans une serre classique. Sauf qu’ici, l’énergie utilisée est un peu particulière car elle est captée au moment de l’extraction du pétrole du gisement de Parentis-en-Born dans les Landes. Lors du processus d’extraction, de l’eau froide est envoyée entre 2 000 et 6 000 mètres de profondeur afin de faire remonter le pétrole. À cette profondeur, l’eau qui circule en circuit fermé, se réchauffe naturellement pour atteindre 55 °C. C’est cette chaleur géothermique qui va être récupérée, par le biais d’un échangeur thermique pour réchauffer l’eau du double circuit de chauffage de la serre verre. L’énergie dégagée est suffisante pour chauffer 10 hectares de serre. Pour les sept autres hectares, il est prévu de valoriser un déchet gazeux soufré produit lors de l’extraction du pétrole.
Un des points déterminant du projet est sa durabilité. « Notre contrat avec Vermillon, société à qui appartient ce gisement d’hydrocarbure, prévoit un forfait de rachat de l’eau chaude et du gaz de 100 000 euros par an durant 25 ans pour les 17 hectares. Ce qui abaisse le coût de l’énergie de 50 à 65 % comparé à une serre classique. » Mais même avec ces économies le projet représente un investissement de 18 millions d’euros et Vincent Audoy insiste sur le rôle déterminant de la Région Aquitaine, qui, en soutenant ce projet à hauteur d’1,7 million d’euros à taux zéro lui a donné une vraie solidité. D’ici 2014, entre 200 et 250 emplois devraient être créés.
Son résultat
Les 10 premiers hectares de serres verre sont déjà bâtis. On y produit 3 500 à 4 000 tonnes de tomates dont 80 % de tomates cerise et 20 % de tomates grappes. 150 équivalents temps plein ont été créés. La production est vendue à 95 % par la coopérative Rougeline et à 5 % en vente directe. Le chiffre d’affaires réalisé en 2011 est de 7,5 millions d’euros.
Son rêve
Produire des tomates de qualité, correspondant aux attentes des consommateurs tant sur le plan gustatif qu’en matière d’environnement, tout en visant une rentabilité du travail.
Retour aux finalistes
VINCENT AUDOY
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